écriture et musique
création mai 2017
pour tous à partir de 10 ans
durée : 50 mn
Le bulldozer et l'olivier, est édité par Un thé chez les fous, Toulouse, 2019
puis aux éditions Passage(s), 2022
" On entend le fracas des arbres qui tombent
mais pas le murmure de la forêt qui pousse. "
L'olivier est là. Il est là depuis longtemps. Il est bien vieux maintenant...
Un beau matin, débarque le bulldozer. Le bulldozer dit à l'olivier qu'il n'a plus rien à faire ici, maintenant, ici, c'est chez lui, il était là avant.
L'olivier va-t-il faire ses bagages et prendre la route ?
Va-t-il aller toquer chez le voisin avec ses enfants et toute la famille ?
Ou bien va-t-il s'accrocher à sa terre avec ses racines, profondes et résister, comme il peut, au chant des machines ?
Le bulldozer et l'olivier suit de manière imagée l'histoire récente de la Palestine.
Il pose, avec poésie, la question de la résistance et de l'attachement à la terre.
Il débute comme un conte classique, le nez dans l'imaginaire, et petit à petit, le réel prend racine jusqu'à la douleur.
Un conte plein d'espoir ?
C’est le texte le plus accessible du cycle « de loin de la Palestine ».
C’est un spectacle musical, tout terrain et tout public.
Sur scène, pas grand chose : un texte, des interprètes, leurs instruments (Naïssam Jalal aux flûtes et à la voix, Osloob aux machines, chant, rap et beatbox et Yvan Corbineau à la voix et à la
trompette).
Le texte et la musique se chargent de créer les images.
Extraits
Déjà les chenilles écrasent les olives vertes tombées au sol
les fruits éclatent sous le poids de la machine
le bulldozer s'approche de l'olivier
la lame à l'avant prend appui contre le tronc de l'arbre
l'avant du véhicule se soulève
l'arbre reste droit
la prise au sol est forte
le véhicule accélère, il donne de la puissance
les racines craquent
le véhicule est maintenant à l'horizontale
l'arbre penche
la terre est solidaire
elle se soulève avec les racines
la machine insiste, les racines cèdent
l'arbre est couché
d'un côté les branches avec les feuilles
de l'autre les racines avec la terre
c'est presque symétrique
tout autour c'est le même spectacle
pareille désolation
tous arrachés à la terre
pour créer le désert
ce désert contre lequel il faudra lutter
pour reconstruire
avec des bulldozers
pour reconstruire
comme s'il n'y avait jamais rien eu ici
pour reconstruire
comme s'il n'y avait eu personne avant
pour reconstruire
et trouver sa légitimité à être là
à la place